Le virus du papillome humain (VPH) est un virus très répandu qui se transmet par contact cutané direct (« peau à peau »), incluant les contacts sexuels (lors du coït ou de relations sexuelles orales, anales, ou tout autre contact impliquant les parties génitales). Hautement contagieuse, on la considère comme l’une des infections transmissibles sexuellement (ITS) les plus courantes au Canada et dans le monde.
On a identifié à ce jour plus d’une centaine de types différents de VPH. De ce nombre, environ une quinzaine sont reconnus comme pouvant causer la plupart des cancers du col de l’utérus. Deux types sont à l’origine de plus de 70% des cas de ce type de cancer ; ce sont les VPH-16 et 18. On estime qu’environ 75% des femmes et des hommes actifs sexuellement auront une infection génitale par leVPH au cours de leur vie. Plusieurs d’entre eux ignoreront qu’ils en sont infectés; cela explique en par tie pourquoi l’infection est si répandue. La transmission se fait souvent pour la première fois chez les jeunes âgés de 15 à 25 ans.
La plupart des personnes aux prises avec une infection par le VPH ne ressentent aucun symptôme particulier. L’infection partira d’elle-même dans la plupart des cas, dans un délai de moins de deux ans, et souvent sans traitement. Cependant, chez environ 10 à 20% des personnes, l’infection persistera. Dans une telle situation, les risques de développer certaines maladies, comme le cancer du col de l’utérus ou les condylomes, augmentent. Moins fréquemment, l’infection persistante par le VPH peut également causer d’autres types de cancer. Il peut s’écouler de nombreuses années entre le moment où le virus est transmis et l’apparition de cellules précancéreuses ou cancéreuses.
Le cancer du col de l’utérus
Le cancer du col de l’utérus touche les femmes de tous âges. Il s’agit du 13e type de cancer le plus répandu chez les Canadiennes. Si on restreint cette population aux femmes de 20 à 44 ans seulement, il apparaît alor s deuxième sur la liste après le cancer du sein. Notons que les femmes qui fument présentent un risque de cancer du col de l’utérus jusqu’à sept fois supérieur à celui des non fumeuses. Une autre excellente raison pour décider d’arrêter de fumer.
Le test de Papanicolaou, communément appelé le test PAP, permet de détecter de façon précoce la présence de cellules anormales au niveau du col de l’utérus. Ces dernières précèdent souvent l’apparition d’un cancer, c’est pourquoi on les appelle « cellules précancéreuses ». Dans le cadre du test PAP, on effectue un prélèvement de cellules du col de l’utérus par grattage; on les envoie ensuite au laboratoire pour analyse au microscope. Si les résultats du test s’avèrent anormaux, d’autres tests seront effectués pour vérifier la nature du problème. Dans certains cas, un traitement sera envisagé en conséquence.
Si vous êtes une femme, vous devez suivre strictement les recommandations de votre médecin en ce qui concerne la fréquence à laquelle vous devez passer le test PAP. S’il est effectué régulièrement tout au long de la vie, selon les recommandations de dépistage, le test PAP permet de sur veiller votre degré de risque d’avoir des cellules anormales grâce à une détection précoce. Cela permet de traiter la condition aussitôt que possible ou de la suivre de près, évitant ainsi l’apparition éventuelle d’un cancer.
Les condylomes
Puisqu’ils ne causent bien souvent aucun symptôme, la présence de condylomes chez la femme est souvent identifiée lors d’un examen des parties génitales par le médecin. Les condylomes sont des lésions qui ressemblent à des petites verrues; c’est pourquoi on les appelle aussi « verrues anogénitales ». Bien souvent, ils sont plus facilement détectables visuellement chez l’homme, se retrouvant sur le pénis, le scrotum, les cuisses ou l’anus. Bien qu’ils puissent affecter les personnes des deux sexes, les femmes en sont plus souvent atteintes. Les condylomes sont surtout causés par une infection par les VPH-6 et 11, des types qui sont peu enclins à causer le cancer.
Il existe plusieurs types de traitement contre les condylomes. Si vous en avez ou croyez en avoir, discutez avec votre médecin des différents traitements possibles. Dans cer tains cas, les lésions disparaîtront d’elles-mêmes, sans traitement. Puisqu’on ne peut éliminer complètement le VPH, il se peut que les condylomes reviennent éventuellement malgré qu’on les ait traités adéquatement, ou qu’ils aient disparu.
Mesures préventives
Voici quelques suggestions de mesures à prendre pour aider à se protéger contre le VPH :
- Utilisez un condom lors des relations sexuelles.Le port du condom n’élimine pas totalement le risque d’attraper le virus, car il ne couvre pas nécessairement toutes les zones de peau en contact. Cependant, le fait de le porter réduit considérablement le risque.
- Limitez le nombre de vos partenaires sexuels.Le risque de contracter le VPH augmente avec le nombre de partenaires sexuels.
- Si vous êtes une femme, envisagez de vous faire vacciner contre le VPH.
Le vaccin contre le VPH
Il existe sur le marché un vaccin capable de prévenir l’infection reliée aux types deVPH les plus fréquemment associés au développement de maladies comme les condylomes ou le cancer du col de l’utérus.On croit que l’utilisation répandue d’un tel vaccin permettra de réduire la fréquence des cas de ce type de cancer chez les femmes. Les jeunes filles et les femmes de 9 à 26 ans peuvent recevoir le vaccin. Notons que le vaccin ne traite pas l’infection par leVPH ou les maladies causées par celle-ci,mais permet de les prévenir. Il ne protège pas contre des maladies qui ne sont pas causées par le VPH, ni contre celles causées par des types de VPH différents de ceux particulièrement ciblés par le vaccin. Il importe que les candidates au vaccin respectent la posologie à la lettre et reçoivent la série entière d’injections (trois au total).